"Un objectif important de l’acquisition des compétences globales chez les élèves est de développer une compréhension profonde des environnements culturels, politiques, démographiques et sociaux qui entourent les élèves à l’échelle locale et mondiale. Ce contexte doit aussi être pris en considération tout au long du processus de transformation."

 
 

Situer le changement : comprendre le contexte et les points de départ 

Le changement dans la sphère publique doit tenir compte du contexte dans lequel il s’opère. Comprendre l’environnement culturel, politique, professionnel, démographique et social dans lequel survient le changement permet de créer et de communiquer la vision ou la philosophie, d’ajuster le rythme de changement, ainsi que d’évaluer et de réévaluer le point de départ du changement (une cible constamment en mouvement) (p. ex., Batras, Duff et Smith, 2016). Les normes culturelles doivent être prises en considération et idéalement intégrées, en particulier lorsque les idées pour les changements proposés viennent d’autres systèmes (Kuipers et al. 2014). Par exemple, l’utilisation par le Québec de l’expression « réseau des services de garde éducatifs à l’enfance » et sa relation avec la Politique familiale québécoise (2017, p. 11) reconnaissent le contexte social du soutien provincial important aux familles, contexte dans lequel la population du Québec est très susceptible de tirer une grande fierté.

Situer le changement est essentiel à l’engagement et à la mobilisation. Fullan (2010) soutient qu’il n’est pas du tout possible de réaliser une réforme systémique si la vaste majorité des personnes n’y travaillent pas ensemble. Cette réforme ne peut être réalisée que si la « vaste majorité » des personnes adhèrent aux valeurs et à la vision convenues. Autrement dit, la capacité d’amener un grand nombre de personnes à travailler ensemble est grandement accrue si le travail cadre avec leur contexte.

Une autre pierre angulaire de la compréhension du contexte, c’est de reconnaître les forces à l’intérieur d’un système afin de pouvoir les conserver et les mobiliser dans le nouveau paradigme. Une province ou un territoire ayant des niveaux élevés d’expertise et de dévouement parmi ses éducatrices et éducateurs, par exemple, aurait avantage à exploiter une telle capacité. Procéder comme si l’expertise n’existe tout simplement pas serait non seulement un gaspillage, mais compromettrait les efforts en suscitant du ressentiment et de la résistance parmi les éducatrices et éducateurs et leurs alliées et alliés.

Le point de départ du changement correspond à l’effort en vue de comprendre le contexte, et il n’est pas moins important à des niveaux très granulaires qu’à des niveaux systémiques. La participation et la mobilisation de tous les acteurs dans le système dans plusieurs domaines de changement sont essentielles. Que l’action soit d’« encourager le travail interdisciplinaire », de « reconnaître la valeur des approches pédagogiques traditionnelles lorsque celles-ci sont bien appliquées », « d’impliquer les parents, les élèves et le personnel enseignant dans la détermination des lignes directrices pour l’accessibilité sécuritaire à l’Internet », « d’élaborer d’autres rubriques en collaboration  » « d’engager les membres des conseils scolaires et les principales parties prenantes dans la conception de politiques  » ou « de saisir et de partager l’emballement et l’énergie qui se produisent dans les écoles à succès » [traduction]  (Milton, 2015, p. 17), l’hypothèse est que la force, la capacité et l’énergie forment le point de départ.

Feuille de travail : Situer le changement

Pour plus d’informations et pour consulter les références mentionées ci-dessus, veuillez cliquer ici afin de télécharger le Cadre pancanadien pour les compétences globales selon la perspective du système.

 

Principaux points dans le domaine

Situer le changement

COMPRENDRE LE CONTEXTE

· Les contextes culturels, sociaux, économiques, environnementaux, politiques, géographiques et démographiques façonnent le processus de transformation du début à la fin – comment il est communiqué, créé, élaboré, reçu, prévu et évalué.

· Il existe de nombreux éléments du contexte à considérer à deux niveaux, soit entre les systèmes provinciaux et territoriaux (p. ex., les relations entre le système de la maternelle à la 12e année et le système postsecondaire), et à l’intérieur des systèmes (p. ex., la relation entre le gouvernement, les conseils et commissions scolaires et les associations de personnel enseignant).

· La cartographie des forces et des atouts ainsi que des défis du système est déterminante au processus de changement. Saisir et intégrer ce qui fonctionne bien, c’est un moyen d’appuyer et de renforcer le nouveau paradigme.