"Les compétences globales offrent un riche potentiel de transformer la société et de façonner l’avenir du Canada et du monde. Il faut donc avoir des leaders* à tous les niveaux dans les systèmes d’éducation pour collaborer à la réalisation d’une vision commune et dans l’ensemble des domaines de changement."

 

 
 

Façonner le changement : le leadership

Le leadership est un élément déterminant du processus de changement. Les systèmes d’éducation qui ont entrepris une réforme ou qui sont actuellement dans le processus de changement font état de la nécessité d’un leadership, lequel, selon la recherche, peut prendre de nombreuses formes. L’examen par Phillips et Schneider (2016) des transitions de l’Idaho, de l’Utah et de la Floride vers une éducation basée sur les compétences confirme que le leadership est crucial et peut commencer à divers endroits. Le leadership évolue aussi avec le temps. Pendant que l’orientation du changement se stabilise (comme en témoignent les modifications législatives, dans bien des cas), alors un modèle de distribution du leadership plus clair suit. Mourshed, Chijioke et Barber, par exemple, ont découvert que le leadership était transféré graduellement vers les « premières lignes » de l’éducation (2010).

Au Canada, la dynamique du leadership semble être itérative, mais identique dans l’ensemble des provinces et des territoires. Même si ce n’est pas consigné clairement dans les écrits, les idées de réforme concernant la nécessité et l’orientation du changement émergent de spécialistes de la théorie et de décisionnaires dans le ministère de la province ou du territoire (qui ont été influencés par les universitaires, les directions générales d’école, les directions d’école, les associations de personnel enseignant et d’autres) qui font des pressions vers le haut pour le changement ou trouvent des moments opportuns de suggérer le changement en réponse aux questions. Au niveau politique, les ministres et les autres représentantes et représentants élus déclareront que le changement est nécessaire, mais cette déclaration s’appuie déjà sur le travail des fonctionnaires du ministère. Lorsque le public voit de l’information au sujet du changement ou en entend parler, notamment un changement de système, le gouvernement, et particulièrement le ministre responsable de l’éducation, est celui qui demande le changement ainsi que des consultations sur le changement. À ce point-ci, le leadership rayonne pour se transmettre du niveau politique au ministère puis aux leaders au sein des groupes de parties prenantes (p. ex., les conseils ou commissions scolaires, les associations de surintendantes et surintendants d’écoles, les associations de personnel enseignant), qui ont recherché le leadership parmi leurs membres (p. ex., les directions d’école). Bref, le leadership de la réforme peut avoir l’air de partir de l’extérieur comme s’il s’était dispersé de haut en bas, mais il va plus dans les deux sens que les apparences le montrent. Alors que cette multitude de directions implique plus de possibilités de synergie, la multitude de points de transfert implique aussi qu’il faut mettre en place des stratégies de communication réciproque continue.

Feuille de travail : Façonner le changement

Pour plus d’informations et pour consulter les références mentionées ci-dessus, veuillez cliquer ici afin de télécharger le Cadre pancanadien pour les compétences globales selon la perspective du système.

 
 

Points principaux dans le domaine

Façonner le changement

LES MODÈLES DE LEADERSHIP

· Le leadership est essentiel dans tout processus de changement intentionnel.

· Le leadership peut venir de tous les niveaux – dans presque tous les domaines de changement.

· Le leadership pour la réforme du système alterne plus entre le sommet et le bas au lieu d’emprunter une voie descendante ou ascendante pure.

LA COMMUNICATION

· La communication d’un message cohérent à tous les niveaux de leadership est essentielle au processus de changement.

· Une communication réciproque continue s’appuie sur de vrais partenariats et une collaboration constante; elle est à la fois ouverte et transparente.

LE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS

· Le changement du système est appuyé par un leadership politique et un leadership ministériel solides et soutenus, qui sont ouverts aux progrès (p. ex., en modifiant la loi sur l’instruction ou l’éducation, comme en Alberta et au Québec).

· Les ministères de l’Éducation et les surintendantes et surintendants soutiennent le leadership à tous les autres niveaux.

· Les leaders sont activement identifiés et mobilisés à tous les niveaux et dans l’ensemble des groupes de parties prenantes.

 
 

* Le terme leader dans ce contexte est utilisé dans son sens large et peut signifier les leaders officiels et officieux du système d’éducation. Cela pourrait aller des personnes au sommet du système (p. ex., les représentants du premier ministre et du ministère de l’Éducation aux personnes dans le bas (p. ex., les directions d’école et le personnel enseignant). Les leaders peuvent aussi être désignés par les personnes dans la communauté qui s’intéressent au développement des compétences globales chez les élèves (p. ex., les aînés et les employeurs).